dimanche 2 août 2009

Land of desolation


Boucler ses vacances à douze heures du départ avec un budget minable représente, pour une control freak embourgeoisée, l'absolue incarnation du cauchemar. Loterie, prise de risque, tachychardie. Fissure cardiaque totale quand elle se voit dans l'obligation de valider une destination honnie, la larmichette à l'oeil, christique en diable dans son sacrifice. Prête à tout pour passer du bon temps avec son sien vieil ami sans faire sa fille pénible.


Destination Lanzarote, donc, dans les Iles Canaries. Le premier qui rit je le gode-ceinturifie. Welcome to british beauf land, que Martin Parr à côté c'est du minimalisme classieux. Une île volcanique, noire et désolée. Des camaieux de noirs, de gris, d'ocre et le bleu azur de l'océan. Un vent violent permanent, qui rend la vie supportable sur ce rocher brûlé. Une île pensée pour le tourisme de masse briton et teuton. Un (faible) visitorat homogène, familles blondes à deux enfants, dont forcément un rejeton en surcharge pondérale. Des pubs à english breakfast partout qui retransmettent Sky TV et le soap populaire du moment.

Et au milieu, Sébastien et moi, dans notre Opel Corsa. Nous bûmes, nous rîmes, nous consternâmes, nous prîmes le soleil, nous huhuhumes. La survie a eu un prix, celui de la créativité. Pour accepter notre destin, on a réécrit l'histoire de Lanzarote. Nous avons décidé qu'une explosion nucléaire expliquait la désolation ambiante, le manque de touristes, les infrastructures abandonnées, sinon le néant absolu de tout rendait la situation anxiogène. Parfois sur la route, flashback de La colline à des yeux, nous attendions fébrilement l'attaque des consanguins irradiés cachés derrière les cactus et les fourrés calcinés.

Néanmoins nonobstant cependant, je reviens reposée, en attente de design et de pédanterie parisienne, pour mieux les vomir d'ici trois jours maximum.

It's good to be home.

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