mercredi 28 octobre 2009

(Sur un air de basse reggae, c'est dire si c'est n'importe quoi en ce moment)

Putain de vague de flemme, du genre tsunamienne, du genre même pas la peine de lutter, du genre "pff", "whatever, dude", et autres gestes empreints d'une visquosité floue et d'un vrai fond de paresse, nt nt, péché capital, on aime pas.

En ce moment, le soir, au lieu de sortir du boulot à 22h, rentrer chez moi en écoutant du métal et me défouler sur mon bolgue, je socialise, sacrédiou, je tricote de la moufle au kilomètre, je rentre en écoutant de la folk ukrainienne et je me couche après avoir trampoliné sur mon lit.

En clair, j'ai perdu la moitié de mes neurones, et je m'en excuse auprès de mon navré lectorat. Je me ressaisis bientôt, mais vais continuer à me vautrer dans la blondeur quelques temps encore. Je compte sur la vie pour me fournir avec célérité moults prétextes à retrouver mon moi rageux.

D'ici là, des champignons qui font du métal :



MAKE YOU DIIIIIIIIIIE.

samedi 17 octobre 2009

Au delà du foutage de gueule : Pixies en concert en 2009

Rage contenue, poings serrés, rictus énervé. Nan mais les gars, je veux bien croire que vous prépariez votre retraite en organisant des tournées dont vous vous foutez comme de votre première Fender, mais on ne se moque pas des gens comme ça.

Un concert qui dure une heure, alors que tu as payé ta place 44 putains d'euros, ça n'est pas possible. Un tracklisting aussi convenu, qui suit à la nano-seconde celui des albums, ça n'est pas possible. Non retravail total des morceaux, aucun jeu de scène, une Kim Deal rigolarde qui ponctue chaque chanson d'un merci peu sincère avec des vannes à la limite de l'acceptable pour le fan de base, des morceaux tronqués (ben oui ça ira plus vite et ils pourront se barrer plus tôt)...

Oui mais : Fan De. Mes 13 ans, Grand Julien, lui rouler des pelles, me faire plaquer le lendemain, la ligne de basse qui semble calée sur chacune de mes émotions adolescentes. La voix de Franck Black, ses hurlements suaves. L'incroyable sensualité de la voix de Kim, l'envie d'être elle. Le road trip mental que permettent certains morceaux de Surfer Rosa. Le blues total induit par Bossa-Nova. La pêche insolente de Doolittle... Mes années 90, en somme.

Alors sur quelques morceaux, j'avoue, j'ai fermé les yeux, souri, et chanté. Gouge away, you can gouge away, stay all day, if you want to....

Mais tout de même : bande de bâtards.

Pixies avant

Pixies après

L'avant / après est assez révélateur. Vous nous dites, hein, les gars, si on vous emmerde.

Orgasme buccal non induit par une activité sexuelle

Alors la fille cette semaine, carrément, elle a fait des trucs, et du genre pas dégueus.

Déjeuner dans un restaurant étoilé jeudi. Le Meurice, avec aux commandes, monsieur Yannick Alléno. La fille, qui s'estime chanceuse, a déjà eu la chance de déguster du manger de haute volée, version sud-ouest chez m'ame Darroze, ou asiatico-fusion, chez Felix à Hong-Kong, entre autres. Elle connaît aussi ces petites tables parisiennes qui te réconcilient avec ce biotope cruel qu'est la ville Lumière, que des fois, t'as juste envie d'éteindre.

Néanmoins, ayant bénéficié d'une éducation réussie, elle ne sera jamais blasée. Elle contiendra toujours des petits cris ravis pendant la dégustation, roulera des yeux de dingue, et rendra hommage au dieu Bacchus en buvant plus que de raison le liquide précieux conservé dans des flacons prestigieux.

The salle of the Meurice

Le cadre ?
Une salle dans les tons or et blanc, délicieusement Marie-Antoinettesque, mon auguste cul posé sur de bien moelleux coussins, face à un tableau bucolique en diable.

Au menu ?
De petits amuse-bouche d'excellente facture, à base de produits de riches : foie gras, oursins, ce genre. Des présentations distrayantes, comme cette cuiller surprise en bois à sucer sensuellement pour que les saveurs du fromage de chèvre explosent en bouche...
Vient le Pâté Pantin, et sa maraîchère de coeurs de salade : même pas lourd, le truc, malgré le porc, la pâte feuilletée et le liant à base de gras. Totale acidulation de la salade. Echange harmonieux.
Ensuite, un Effeuillé de morue aux haricots chevrier. Bieeeen. Boon. Petits haricots croquent sous la dent, poisson impeccable, blancheur polaire, texture idéale, qui fond sous la langue.
Vu qu'on est une viandarde, on attendait la barbaque. Ce furent des Aiguillettes de canard sauvage à l'orange, un hommage à la recette historique de Lasserre, revisitée, avec en guise d'accompagnement, les cuisses du canard en petits boudins, des navets fondants et des pommes gaufrettes. Une fois le plat posé devant moi, peur totale de l'orange (amertume du zeste, laideur de la couleur, pouah) mais en fait pas du tout. Amicale, l'orange, polie, n'empiète en rien sur le territoire du canard.
Pour finir, Fine tarte bourdaloue, poire et crème d'amande. Là honnêtement, encore moins de trucs à dire qu'avant, parce que je m'accrochais à la table en bavant de bonheur total et d'alcool.
Et des mignardises pour accompagner le café...

Et après ?
Déambulation de la fille repue dans le jardin des Tuileries. Félicité touchée du doigt. Sourires aux nuages.

dimanche 4 octobre 2009

I wanna be a fashion editor when I grow up

Que nenni, je ne veux pas - enfin si un peu, mais c'est juste parce que je sors du ciné, vu The September issue, documentaire qui raconte la génèse du N° de septembre du Vogue US 2008, mais j'y reviens plus tard - j'ai juste un problème d'inspiration avec les titres de mes posts en ce moment.

Et un problème de régularité en termes de fourniture de ce contenu rédactionnel unique et personnel et mien, mais j'ai une excuse valable pour cette semaine : malade, qu'elle était la gonze. Cinq jours d'immobilisation, le cerveau qui migre dans le lobe de l'oreille et seulement huit chaînes de télé, ça vous coupe l'inspiration bloggesque.

De plus, je suis d'une indécente bonne humeur, mâtinée cependant d'une mince couche de désarroi profond, dans ces cas les mots viennent différemment, or nous évoluons ici dans un espace de psychothérapie comportementale autogérée online, outil merveilleux, joujou emblématique de son époque certes, mais qui a tout de même ses limites à certains moments de la vie notamment de la mienne parfois.

Donc bref, The September Issue, ben on l'a vu et on est bien content. Le dimanche s'annonçait sinistre : réveillée à 9h30 (nan mais sans déconner), travail à faire (toujours pas fait, il est 23h, je suis très sereine, argleu), temps tristouno-dimanchesque. Début d'après-midi, tout ce qui pouvait viser à rendre mon habitat plus accueillant et pouvant être exécuté en sifflotant du rap/soul des 90's a été fait. Une vague monumentale de blues me submerge quand soudain, drelin drelin, l'ami Wowo propose un brunch dans des canapés mous et avec des magazines très cons. Je gambade vers le centre de Paris, on fait tout comme on avait dit qu'on ferait et on joue les prolongations dans les salles obscures parce que c'est long, le dimanche. On opte pour un truc de modasses car c'est Fashion Week baby cette semaine à Paris, et que quitte à, hein, ben autant, carrément. On trouve.

Digression de Pouffe / enter into a chick's brain : en plus j'avais mes Susan de Chloé aux pieds et donc les meufs de la fashion qui traînent les rues du Marais en masse me tuaient avec leurs yeux car le modèle est épuisé. Fini, apu, pati Susan, et moi je les ai, et en plus, je les kiffe donc je les arbore en crânant plus que d'habitude encore, ce qui rend les yeux des autres femelles vraiment vraiment très... fixes.

Information préalable : The September Issue est documentaire vise à nous faire découvrir l'élaboration du N° de rentrée du Vogue US, numéro stratégique s'il en est pour la rédaction, le service pub et les annonceurs, c'est la grande vente de l'année, le truc justifie de genre 600 pages et pèse deux kilos, définit ce que les femmes vont porter en amérique et ailleurs, rrr, vertige, pouvoir, caviar beluga, maison dans les Hamptons, tout ça. En filigrane, (rapide) portrait d'Anna Wintour, rédactrice en chef monstrueuse, boss from hell décrite dans Le diable s'habille en Prada.

Suite au visionnage, Wowo et moi convenons de ce qui suit :

La guest star c'est bien évidemment la rousse et terriblement désuète Grace Coddington, directrice de création du magazine, qu'on a envie de galocher au bout de quelques minutes tellement sa vie est un putain d'enfer avec la Wintour, tellement elle morfle, tellement elle travaille fort et sérieusement, voire fort sérieusement, tellement ses cheveux sont longs et roux et frizous, tellement elle tient (un peu) tête à la mère Anna alors que tout le monde ploie devant elle comme une merde ployante, même Stefano Pilati putaing. Grace tente de se charger de la direction artistique d'un certain nombre de shootings tandis qu'Anna lui sucre ses photos, ampute ses séries de mode, en bref, lui lacère le coeur avec des épingles trempées dans du curare. Pour au final recourir à elle en dernière extrémité, à deux jours du bouclage, pour refaire plusieurs séries de photos.

Grace and Anna. Fierce.

Sinon, nous confirmons qu'Anna Wintour est un frigidaire qui met de la fourrure, un cyborg, un truc avec une coupe de playmobil et des yeux qui n'expriment rien, hormis les émotions qui se situent entre le dégoût et la colère (soit : mépris, agacement, air liquide).

Le reste du docu n'intéressera que les poupouffes fashion, or elles ne lisent pas ce blog, donc on en restera là.

En guise de conclusion : crénom, j'ai hâte de reprendre le travail demain, et de sacrifier au rituel métro (une heure chaque matin)/ café/ bureau/ réunion/ argl/ brouh/ I want to break free/ cous farcis/moissonneuse-batteuse/métro.

T'as le ticket chic ?