mardi 11 août 2009

I ain't no strong woman no

Donc on rentre de vacances, on est bronzée, on dresse plusieurs constats revigorants. Baisse du niveau d'hystérie, le "grou" outré ne sort qu'au bout du 12ème fils de pute qui t'encule les côtes avec son coude dans le métro - oui, je vulgaire mais je triste, alors compensation / décompensation. Et même des fois on rit avec des inconnus dehors dans la rue, gros rire frais pâle imitation de la julia robertsss touch, vous savez ces trucs que les brunes avec plein de dents font toutes. On est fédératrice, on est une pub Dim. On se dit : du sport, du légume vert, respirer au travail. On se rajoute à soi même : tu ne sauves pas de vies, superficielle radasse, tu n'as aucune raison d'avoir le ventre qui brûle. Tu es Jeune Femme Fertile. La mesquinerie et l'agressivité glissent sur toi. Les vapeurs toxiques du stress se dissolvent rapidement dans l'air. Tout est calme, étonnamment serein. Limite, on écouterait ces morceaux de Bob Marley très early days /calypso style (je hais le reggae sauf des fois mais rarement), affalée sur le canapé.


Deux jours après. Dévastation. Constats revigorants foulés aux pieds, charpie beurk bout d'os. Parti le sommeil, insomnie, chaque nuit. Parti l'appétit, ce midi, 6 gyozas et trois makis, alors que je suis adepte du plat-de-mec-qui-reconstitue en temps normal (regard affolé). Tout ça, à cause du stress et de ce manque absolu de volonté et de respect des nouvelles Directives de Vies érigées au retour des Saints Congés.
(Version pour ceux qui ont lu Dune et qui ont poussé des cris dans leur lit en le lisant tellement c'est juste la Bible et c'est trop bien et tu réveilles ton mec pour lui lire : ) Pour une fille qui se rêve Prêtresse de l'ordre Bene Gesserit, aride samourai femelle au regard d'airain (ou seraient-ce ses pecs ?), on peut dire que techniquement je me raconte de belles histoires. Je suis plutôt Irulan, la princesse scribe, un peu connassa looseuse, que jamais Muad Dib ne baise, qui ne pane rien aux stratégies de l'Ordre et qui doit sûrement avoir un rire de cougourde.
(Version pour les autres :) Diantre, je ne suis que fragile fétu englué dans un cloaque bourbeux. Rha, la merde urbaine honnie, ses gens, ses grands moments, le travail, les connards, les moustiques. Tout est menace et laideur, moi aussi mais quand même pas très létale, ni particulièrement filmesque dans l'abjection. Mais à tout cela, à toute cette fange, je n'oppose ni colère ni activisme ni rien des fois je chante l'internationale dans mon burlingue.

Deux jours après avoir repris le boulot, je me résous à rejoindre la horde de nous aut'gueux qui jouons au loto, pour plus avoir de patron, fils, pour juste être bien, rien changer à ma vie, ou alors pas grand chose, ça relève du passage du 85B au 95B.

Du confort, peu de gens autour et de bien grasses mâtinées. Soupir.



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