mercredi 3 mars 2010

You (fuckin) ruined it

Yannick Dahan dans "Opération Frisson". Une amourette d'adolescente trentenaire : sourire réjoui quand l'émission commence, regard gourmand sur l'homme qui dit les films, ses gestes, sa voix, son & lumière, le show total, son cortex plein de circonvolutions sexy, l'envie de lui lustrer le crâne et de lui ouvrir ses bières. Films de genre, expertise slasheresque, love du zombie, Steven Seagall, badass, charisme et accent Sud-Ouest : a priori si vous lisez ce blog c'est que vous êtes l'un de mes 9 amis, inutile donc de re-préciser la terminologie Dahanienne ou de faire l'article : Yannick is da man.

Mini-orgasme lorsque l'on apprend qu'il prépare un film de zombies. Envoi d'une candidature énamourée pour faire la zombie. Rejetée. Néanmoins, l'amour perdure (c'est mon côté connassonne). Le temps passe, le film se fait, sort sur les écrans. On évite de lire les critiques, on sait qu'elles ne sont pas tendres, et vu le passif du monsieur, on se dit que les gens c'est rien que des aigris vexés dans leurs dedans de filmakers ratés.

Et puis un soir on va voir La Horde. Et ça m'écorche la pulpe du bout des doigts de devoir admettre que ce film est à peu près le plus mauvais film que j'aie vu. On va dire "cette année" par politesse.

PUTAIN MAIS MEC MAIS pourquoaaa.
Pourquoi choisir des acteurs qui ne savent pas jouer et pire encore, un gars dont la voix est l'exacte réplique de celle du doubleur de Stallone époque premiers Rocky (pour de vrai, ambiance "Adrienne" et tout)?
Pourquoi la caméra tangue-à-l'épaule-style pendant 99 % du film et devient tristement statique au seul (putain de) moment où accompagner le mouvement se justifie - l'éclatage méthodique d'une tronche contre un gros pilier en béton, soit mes seules 9 secondes de bonheur?
Pourquoi ne croit-on à aucun personnage, et devant tant de transparence chiante, se raccroche-t-on désespérément au vieux papi gouailleur et à la fille sèche-quoique-abîmée-mais-techniquement-surtout-sèche (les seuls du film à avoir un peu de peau sur les os)? Comment peut-on ne pas raconter d'histoire à ce point, et ne pas tranformer l'absence de narration en un parti pris, un truc, une envie de, un Balisto ?
Pourquoi localiser l'action dans une cité apocalpytique où le sentiment d'enfermement commence avec le film : strictement aucune gradation dans l'asphyxie.
Pourquoi avoir cruellement manqué de moyens ?
Pourquoi la caméra, comme honteuse, ose à peine filmer tes zombies alors qu'on brûle de les voir ?
Pourquoi le sang effet spécial "ta grand-mère fait de la 3D ratée" dans la séquence où Stallone se retrouve entouré par la horde précitée ?

("Pourquoi" pendant longtemps si vous voulez mais en même temps demain je bosse donc bon.)

Oui, tiens, pourquoi ?

Yannick Dahan parle, vend, astique et fait briller le film (de zombie) mieux que personne. Douleur à l'idée qu'il sait forcément que son film est raté. J'aime ce mec et les films de zombie, je manque d'objectivité, je suis l'incarnation de la tendresse molle, et pourtant Christ Roi JE SUIS FOLLE DE RAAAGE.

Le manque de moyens: naha, no excuse, baby. Dead Set et Rec n'ont pas du bénéficier de moyens PIBesques, quoique certainement un peu plus gros. Et pourtant ces films claquent et hantent et j'ai lacéré mon canapé d'angle moche tellement tu sais que tout le monde va mourir dans d'atroces souffrances et qu'assez désagréablement tu sens que toi aussi si tout du moins ton petit coeur ne lâche pas.

Ton petit coeur brisé de fan de.

Plan serré sur la fille qui pleure, le front posé sur la froide vitre avec un peu de buée dessus et des chevaux qui galopent dans le champ vert fluo irlandais de ta mère de putain de film raté de même pas t'y crois tellement c'est un naufrage.

2 commentaires:

  1. C'est décidé, j'arrête le cinéma. J'arrête la critique, j'arrête de me raser le crâne, j'arrête les binouzes et les tarziz, et j'arrête de respirer.

    Yannick D.

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  2. Putain alors je suis consternée par ce procédé abject.
    Non, NAON, tu n'es pas Yannick(ou). Je le saiiiis, vil personnage.
    Tu en as peut-être certains attribus (voir liste plus haut) mais tu ne sèmeras pas le doute en mon esprit.
    Yannick(ou) a remonté la pente, Yannick(ou) wil be back and he will be not very happy, the Yannick.
    En un mot comme en mille : monsieur, vous n'êtes qu'un Jean-Foutre.

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